Pendant plus de cinq décennies, la famille Assad a influencé non seulement la politique et l’économie syriennes, mais aussi le développement scientifique et technologique du pays. Si certaines avancées ont été réalisées, notamment dans le domaine de l’éducation et des infrastructures, les conflits et une gouvernance centralisée ont freiné les ambitions scientifiques de la Syrie.

Hafez al-Assad : éducation et infrastructures scientifiques

Sous Hafez al-Assad, des efforts sont déployés pour améliorer l’accès à l’éducation, un prérequis pour le développement scientifique. Des universités sont créées dans plusieurs villes, et l’accent est mis sur la formation en ingénierie, en médecine et en sciences appliquées.

Cependant, cette vision est souvent limitée par une centralisation excessive. Les investissements dans la recherche restent modestes et les institutions scientifiques peinent à attirer des talents internationaux. La priorité donnée aux secteurs militaires détourne également des ressources cruciales pour le progrès civil.

Les réformes technologiques sous Bachar al-Assad

Avec l’arrivée de Bachar al-Assad en 2000, des promesses de modernisation technologique émergent. Le jeune président, ayant étudié en Occident, semble reconnaître l’importance des technologies de l’information pour le développement national. Sous son règne, l’internet est introduit en Syrie, bien que fortement censuré.

Des initiatives visant à numériser certains secteurs, notamment l’administration publique, sont lancées. Toutefois, leur mise en œuvre est entravée par la corruption et une absence de stratégie globale. La fuite des cerveaux, due à l’autoritarisme du régime et au manque d’opportunités, affaiblit encore davantage les ambitions scientifiques du pays.

La guerre civile : un coup d’arrêt pour la science

Le conflit syrien, débuté en 2011, a un impact catastrophique sur le domaine scientifique. Les universités sont détruites ou deviennent inaccessibles dans les zones de combat. De nombreux chercheurs fuient le pays, tandis que ceux qui restent se concentrent sur des besoins immédiats, tels que l’aide médicale et humanitaire.

Le manque d’électricité, la destruction des laboratoires et l’effondrement des financements publics limitent toute forme d’innovation. La guerre accentue également la dépendance à l’égard des technologies importées, notamment dans les domaines de la santé et des communications.

Espoirs pour l’avenir scientifique syrien

Alors que la Syrie amorce une transition politique, la relance de la recherche scientifique et technologique devra être une priorité. La reconstruction des universités, le retour des chercheurs expatriés et des partenariats internationaux seront essentiels.

Des domaines clés, tels que l’énergie renouvelable, la gestion de l’eau et la santé, offrent des opportunités pour répondre aux défis du pays. Avec un soutien international et une gouvernance inclusive, la Syrie pourrait transformer ses obstacles actuels en moteurs de progrès.

L’avenir scientifique syrien dépendra de sa capacité à capitaliser sur ses ressources humaines et naturelles pour construire un modèle de développement durable.